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jeudi 1 septembre 2011

Amour de la Patrie et/ou de l'Islam ?


Dès mon jeune âge, c’est-à-dire depuis l’ère benaliste, je nourrissais l’intime conviction que les Tunisiens, ou du moins leur majorité écrasante avaient presque totalement perdu le sentiment patriotique d’appartenance au bénéfice d’un autre. En effet, l’appartenance identitaire n’est plus la patrie, mais la religion, nourrie par l’accroissement de la répression que l’ancien régime se faisait chantre. 



Et voici que le 17 décembre 2010 marqua un tournant ravivant les étendards du patriotisme, brandis et vénérés dans les 4 coins de la Tunisie et débouchant sur la fuite du bourreau national. S’en suivirent des jours heureux de lyrisme optimiste, louant encore et encore la grandeur de la patrie et la bravoure de ses enfants, et ce, malgré l’instabilité et la terreur, tribut inévitable de toute révolution naissante. Toutefois, le retour de Rached Ghannouchi, fit évaporer progressivement l'unanimité de l’élan patriotique entourant le 14 janvier. 

Ce n’est pas l’homme, érigé en messie par ceux-là mêmes ayant subits l’infâme du benalisme pour plus de deux décennies, qui est un danger en soi pour la Tunisie, mais plutôt  les moyens financiers notoires aux origines suspectes, dont dispose son parti, et qui assurent au mouvement une profonde offensive de type clientéliste camouflée derrière les préceptes religieux de la charité de l’entraide et de la solidarité. Les agissements du mouvement islamiste se pourvoient de la léthargie du gouvernement qui accroît le danger, car il n’agit guère ! Certainement pour éviter tout accrochage avec d’autres mouvances ayant bénéficié du même type de financement suspect. 

De mal en pis, les tentacules de la complexité s’étendent, rendant le danger cernant de partout. Ainsi, le prosélytisme gagne du terrain et des pieux autoproclamés se sentent la mission de ramener leurs coreligionnaires égarés vers la droiture de la Vérité, en imposant les imams ou mieux encore comme le témoignent les évènements d'hier avec des individus ayant obstrués l’accès aux mosquées en ce jour de fête pour les obliger à faire la prière de l'aid avec eux en pleine rue invoquant la Sunna.

Cette même Sunna qui nous a appris à tous que « la propreté est à la foi et que la saleté est au diable », alors que nos rues, qui arborent des amas de détritus, sont l'exemple même du contraire.

Crédit photo : Moez Zarai

Cette vague de prosélytisme est en train de faire chavirer les musulmans à la pratique intime et à la foi personnelle, c’est ainsi que des témoignages, qui restent à vérifier, faisant état d’une désertion de cette catégorie de musulmans de certaines mosquées, devenues plate-forme de ceux à la pratique extrême et à l’approche agressive.

D’autres, et face l’agressivité de ces nouveaux pieux, se sentent carrément déroutés et remettent en cause leur islamité vue leur étanchéité aux méthodes des prosélytes. Ici un commentaire d’une amie qui ne m’a pas laissé indifférent :  (...) je culpabilise d'avoir ce ressentiment au lieu d'être touchée spirituellement comme semble l'être certain de mes amis et je me dis" suis je devenue une mécréante ?" … 

Sans vouloir m’y perdre, le sens de mes propos est que plus que jamais l’identité nationale est en train d’agoniser entre les griffes d’une nouvelle identité religieuse alors que les deux devraient cohabiter en chaque citoyen concerné.

Sommes nous en train d’assister aux dernières heures de la Tunisie authentique d’une part et aux premières heures d’une pâle copie de ces pays du golfe arabe, ces États théocratiques obscurantistes suffoquant sous une Chappe de plombs gouvernés par des sanguinaires, incarnations de la cupidité, la luxure et l’arrogance aveugle ? Des caricatures de la déchéance et de la servilité de l’islam au profit du plus immonde de la chose politique, celui qui, au nom de l’islam offrit au déchut des Tunisiens et son fake golden boy de gendre, l’hospitalité, ces mêmes États connus pour leur prolifération de l’exportation de leurs modèles obscurantistes via ses pétrodollars, sont fortement soupçonnés être les grands manitous financiers d’Ennahdha.



C’est ainsi que ces pays œuvrent pour l’anéantissement de notre identité hétéroclite, cette même identité qui a fait de notre terre un des derniers exemples en la matière parmi toutes les contrées conquises par les Arabes depuis la naissance de l'islam.


Enfin, et pour les quelques commentaires ironiques que  j’ai lu et qui étaient partagés avec les photos de prières collectives en Russie ou aux États-Unis, 



La mairie de Moscou organise ce rassemblement de plus de cinquante milles personnes pour trente minutes lors des fêtes religieuses majeures à la rue Prospect Mira. Une grande majorité de ces musulmans sont des immigrants et des citoyens étrangers issus des ex-républiques soviétiques.


musulmans capitole
Le congrès américain, septembre 2009

j’ai juste envie de rappeler que la régression d’un pays majoritairement musulman vers un État islamique et beaucoup plus facile à parvenir que pour un pays laïque avec une église d’un certain poids derrière.

Et puis, souvenez vous des guerres qu’avaient mené ces mêmes pays contre l’islam il y a quelques années de ça, ça peut très bien être un signe de rapprochement voulu par ces Etats, et d’acceptation (à encourager) de cette communauté, qui n’est qu’une parmi plusieurs formant ces pays.  Alors que nous, on sombre de plus en plus dans l’intolérance de l’autre, au nom de la supériorité et de la pureté de notre foi islamique, et qui subira à l’avenir encore plus de xénophobie et de racisme si l’on ne se prend pas en main.


Nabbar & A.M.


2 commentaires:

  1. ya nabbar juste la légende de la photo a Washington
    c le congres et pas la maison blanche :P

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